GP F1 Espagne 1971

Section consacrée aux vehicules toutes Marques de competitions (Rally, circuit, etc...) et aux versions clients
Répondre
Avatar du membre
gnico
AXC
AXC
Messages : 13189
Enregistré le : sam. déc. 16, 2006 8:55 am
Localisation : TOULON
Contact :

GP F1 Espagne 1971

Message par gnico »

je ne sais pas si ça va interresser grand monde,j'ai mis en ligne un GP de F1 de 1971 sur le fameux circuit espagnol du Mont Juich..les commentaires sont en Français,c'est regardable..ça vaut le coup d'oeil :D

http://www.dailymotion.com/video/xvjxa7 ... -ortf_auto

voir mon post sur les circuits de legendes
gnico a écrit :Mt Juich-"le petit Nurburgring"

-Depuis toujours,une aura de mystère entoure la colline de Mont Juich.Bien que juchée en pleine ville ,ceinturant le port sur son coté ouest,elle semble ne pas faire partie de Barcelone.

-Montagne "Magique" ou "Hantée" selon l'interprétation que lon veut donner à la tradition populaire,mt juich tire son nom d'un cimetière juif qu elle abrite.
on y trouve un parc d'exposition,un palais royal(dans lequel aucun souverrain n'a jamais séjourné,un stade olympique,un vieux fort,mais aucune habitation personnelle.

-Difficile d'imaginer en voyant ces petites ruelles que les F1 déboulaient à + de 260 Km/h....
Il y a 50 ans Mt juich était un haut lieu des sports mecaniques(auto/moto);
les 1 ères courses furent organisé en 1934.

-La particularité de ce tracé est son dénivellé important.
une sorte de montagne russe tracée dans la luxuriance végétale et architecturale du Parc de Montjuich , avec des enfilades rapides où il valait mieux savoir régler une auto au meilleur d’un compromis imposé par la topographie des lieux.Paul Frère le qualifiait de "petit Nurburgring"

Le passage le + dangereux:la bosse de l’Estadio ,juste après la longue ligne droite des stands,une bosse qui vous fait plonger dans une epingle serré,ou toutes les autos décollaient.

Image
Image

le 1er GP de F1 eut lieu en 1969.

Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image




les paddocks était installé sur le stade.
Image
Image

hill sort de la route suite à une rupture du mécanisme de son aileron(nouveauté à l'epoque).il n'est pas blessé

Image
Image
Image
Image
Image


Rindt(sur Lotus aussi)n'aura pas le temps d'etre prevenu par son stand,et ira percuté le rail suite au même problème mais avec comme conséquence une impressionnante fracture du nez.

Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image


1973
Image


1975
les pilotes se mettent en grève pour cause de rails mal boulonnés.dans la nuit précedent le grand Prix,la Guardia Civil,les mecanos et même les pilotes re fixent un à un les rails.le GP aura lieu.

les 2 Ferrari (Lauda Reggazzoni) s'eliminent mutuellement dès le bout de la ligne droite.
Image
Image
Image

au 26ième tour,Stommelen,en tete,perd son aileron arrière toujours au passage de la bosse;la F1 fait un looping ,percute le rail,re-decole et atterrit dans le couloir de sécurité derrière le rail,le grillage empechant l'auto d'aller dans le public.4 personnes sont tuées ( un pompier, un spectateur et deux photographes).le GP n'est pas tout de suite arreté.
Stommelen est blessé mais vivant.


Image
Image



Cet incident sonne le glas du GP de Mt Juich
La f1 ira maintenant à Jarama.

C’était ça Montjuich : du saute-mouton à plus de 200 km/h au milieu de cette verdure méditerranéenne et de ces palais plus hispanisants les uns que les autres, avec interdiction formelle de tutoyer les extérieurs sous peine de problèmes graves. Tracé attractif, mais ô combien dangereux. Il ne reste quasiment plus rien de ce passé tumultueux, si ce n’est les larges avenues aujourd’hui fréquentées par les cars de touristes. Le visiteur attentif repèrera néanmoins dans le bitume avant l’épingle de Miramar quelques vestiges des puits métalliques destinés à recevoir des rails de sécurité. Ces rails mal boulonnés qui ont tant fait couler d’encre lors de la dernière édition du Grand Prix en 1975…

Image
Image

Image


ci après pour ceux qui ça interresse,le temoignage d'un photographe qui était sur les lieux de l'accident de Stommelen et qui a eu très chaud...

Bien que la soirée de la veille ait largement mordu dans la matinée de ce dimanche - Les Ramblas ne semblent jamais dormir - Guy Royer, photographe du dimanche, a les yeux en face des trous. Il taille vaillamment sa route en direction de l'épingle à gauche après les stands, progressant le long du rail qui borde cette interminable ligne droite appelée Estadilo, plutôt courbe au rayon très large, dominée d'une bosse que les monoplaces "négocient" à quelque 250 à l'heure, une négociation de pure forme vu que ladite bosse n'a rien à dire, sinon faire le gros dos au raclement des fonds plats dont certains lui explosent des gerbes d'étincelles en guise de remerciement.

Sifflotant un air à la mode du temps, peut-être Du côté de chez Swann de Dave, voire le Wish You Were Here du Floyd, entendu dans l'auto, Guy Royer avance lentement, non pas que sa mallette en zinc, battant ses flancs, ne l'alourdisse, mais parce qu'on ne marche pas le long du rail à Montjuich comme on emprunte le tapis roulant de Montparnasse-Bienvenue.
Contredisant un usage non écrit qui veut qu'on ne regarde jamais le public quand on travaille au bord du rail, il garde constamment un oeil derrière les grillages, tâchant de lire dans l'attitude des gens parqués derrière ce qui se passe sur la piste, dans son dos, puisque, contredisant encore une fois une règle non dite qui stipule qu'on ne tourne jamais le dos à une F1 en course, il progresse dans le même sens que les autos. Il ne les voit pas arriver. Très dangereux.
À chaque seconde il reçoit sur le visage la gifle bouilllante qu'elles envoient au passage de la bosse. De temps en temps il se retourne, appuie son Canon sur le rail et en prend une en photo, puisque c'est dimanche.

26e tour. Rolf Stommelen, en tête depuis les abandons successifs des favoris, jette un oeil sur le panneau tendu par un mécano sur la ligne des stands. "P1 Pace + 15". S'il contient le Brésilien, il peut espérer remporter son premier GP. Il est allongé dans sa Hill GH1, les bras à 9 H 15 comme tout bon joueur de GPL trente ans plus tard, sauf que lorsque celui-ci casse un aileron, il s'arrête de jouer et va chercher une bière dans le frigo. Rolf s'apprête à passer la bosse quand soudain...

La part reptilienne de son cerveau captant des vibrations anormales émises par le public, Guy Royer pivote sur lui-même en flashant une lame blanche filant au ras de la piste et s'échouant contre le rail d'en face (un aileron arrière ?), alors que dans le même temps une masse blanchâtre elle aussi, renvoyée par le rail, côté gauche, s'écrase sur les grillages de protection, à 50 mètres derrière lui, dans un maelstrom de poussière, de roues arrachées, de bouts de carrosseries éclatés en tous sens. Un endroit, juste après la passerelle Banco Condal, où il se trouvait il y a une minute ou deux.

Un grand silence plombe tout à coup ce Grand Prix d'Espagne, crevé par le rugissements des voitures de course qui filent comme si de rien n'était et dont les Hewland descendent les rapports en cascade à l'approche de l'épingle. Puis les hurlements de la foule. Avant que les secours n'arrivent, la Guardia Civil investit le bord de la piste, se poste sur le rail empêchant quiconque d'accéder, frôlée par les F1 que personne n'a encore stoppées. Mass en profite pour passer Ickx et Jarier, Reutemann. Ce sera l'ordre d'arrivée du GP enfin interrompu quatre tours après la sortie de piste de la Hill de Stommelen qui a perdu son aileron au franchissement de la bosse.

Le Canon en batterie, Guy Royer shoote. Il a percé le mur défensif formé par la Guardia Civil. Une vision d'horreur s'offre à lui. Stommelen a été extrait de son épave, il est très salement amoché mais Merzario et Wilson Fittipaldi sont à son chevet. Il y a des corps inanimés, du sang, çà et là. Auront payé de leur vie [1] leur passion, un pompier, un spectateur et deux photographes qui auront eu moins de chance que Guy Royer, le photographe du dimanche, pour qui les dimanches se suivent mais ne se ressemblent pas.
Image
Répondre